On ne sait pas à qui, à quoi s’adresser, peut être seulement au ciel même, pour un peu d’attention, pour un vrai mot de compréhension, d’amour. Y-a-t-il encore quelqu’un après Son départ qui peut ou qui sait vraiment écouter et comprendre avec tout son cœur? On sait que vous, madame Diane, êtes la seule personne qui a été près d’eux jusqu’à la fin.

Pourquoi un si poignant désir de savoir quelque chose de plus intime en ce qui concerne les derniers moments de nos frères adorés n’est pas respecté? Pourquoi on ne dit rien, même si l’on interroge si intensément? Pourquoi? Il nous est tout à fait nécessaire savoir. Il ne faut pas beaucoup, quelques mots seulement, quelques mots de pitié envers cet amour. On veut les accompagner jusqu’à l’extrême limite de leurs forces, et après encore; on a un besoin vital de savoir... leurs corps sont nos corps.

Quels ont été les dernier instants de vie de Satprem et de sa Douce? Comment a-t-il fermé ses yeux de ciel? Etait-il malade? Quelles étions les conditions de leurs corps?... Leurs derniers mots, leurs derniers espoirs, leurs derniers soupirs... C’est un soif intolérable qui nous laisse suspendu en l’air dans cette héroïque traversée. On a besoin de savoir tout. Combien des années faut-il attendre? A-t-il été entouré de toutes les attentions nécessaries, dignes d’un tel corps d’amour? Il y a des terribles rumeurs qui circulent à ce sujet là. Pour ceux qui veulent tenter c’est capital le savoir. On a lui rendu tout l’amour qu’il a su donner? On a attendu assez pour permettre à son corps de laisser décanter tout l’immensité de vie divine accumulée? On a un grand besoin d’être rassurés. Tout notre cœur est avec lui, avec eux, il a été enterré avec eux, le cœur de tout le monde s’est arrêté avec le sienne, il faut le faire battre encore, créer un trait d’union avec ceux qui veulent, qui peuvent continuer. On ne peut pas se taire ici, c’est trop cruel.

Pourtant, s’il y a seulement un souffle de pitié dans votre cœur, eh bien, qu’il dit quelque chose, qu’il nous rassure que c’était l’amour à vaincre pour toujours.

Rosanna Farinazzo
17.1.2008